bonjour et bienvenue

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JEAN CLAUDE BRIALY

Fils de colonel, Jean-Claude Brialy est né à Aumale (Algérie) le 30 mars 1933. Les affectations successives de son père entraînent quelques perturbations dans ses études, qu'il commence au lycée de Blida, pour les poursuivre à Bône, à Marseille, au collège de SaintEtienne, au Prytanée militaire de La Flèche et enfin à Strasbourg où il prépare son baccalauréat. Parallèlement, il suit des cours d'Art Dramatique et obtient un premier prix de comédie au Conservatoire de Strasbourg et entre ainsi au Centre Dramatique de l'Est, où il sera l'interprète des " Mains sales >,, de " Bobosse ", " Les Parents terribles ", " Jean de la Lune", " Le barbier de Séville"...
Appelé au service militaire, il est affecté au Service cinématographique de l'Armée et, pendant deux ans, il est chargé de nombreux films. A sa démobilisation, il poursuit dans cette voie sur la proposition du producteur Fred Orain, en enregistrant les textes de plusieurs courts métrages. Mais le jeune comédien reprend bientôt sa carrière théâtrale pour une tournée de six mois, au cours de laquelle il joue des vaudevilles : "Occupe-toi d'Amélie ", et " Le congrès de Clermont-Ferrand".

 C'est auprès de Darry Cowl dans L'AMI DE LA FAMILLE que Jean-Claude Brialy débute au cinéma. L'année suivante, il se trouve au coeur de ce mouvement novateur qu'on appellera la "Nouvelle vague " et devient l'interprète favori de ses animateurs: Jacques Rivette, Jean-Luc Godard, François Truffaut dans leurs premiers courts métrages, puis dans quelques-uns des longs métrages qui feront le succès de la " Nouvelle vague": LE BEAU SERGE et LES COUSINS de Claude Chabrol, en premier lieu." Je ne suis pas près d'oublier que c'est grâce à lui, au BEAU SERGE, aux COUSINS et même à cette pochade des GODELUREAUX que je suis devenu "vedette ", enfin acteur. Le métier d'acteur est une sorte de sport. On vous choisit d'abord pour un aspect physique, votre présence, votre silhouette, votre "gueule". A l'intérieur, il y a le désir de s'exprimer et le talent bien sûr. Encore faut-il trouver le réalisateur qui vous permette de sortir ce qui est à l'intérieur. Après il faut s'affronter au public. Puis il faut tenir, vieillir. Tout le monde n'est pas Gabin
 
", (J.-C. Brialy).
Comédien né, Jean-Claude Brialy est aussi un créateur qui brûle de diriger, sur scène ou à l'écran, d'autres comédiens. Dans les années 70, il avait déjà réalisé quatre films; le dernier, UN AMOUR DE PLUIE, en 1973. Il se retrouve derrière la caméra au début de la décade 80 pour signer deux adaptations de la comtesse de Ségur, LES MALHEURS DE SOPHIE (1991) et UN BON PETIT DIABLE (l983), où Alice Sapritch incarne avec brio la mère Mac Miche. Cinéaste, Brialy tient, surtout, à mettre ses comédiens en valeur : "S'il m'arrive d'être très autoritaire et même emmerdant c'est envers la technique : elle doit être au service des acteurs. Eux, je les protège, tout est pour eux; c'est pourquoi ils sont bien dans mes films. "
Mais Brialy se veut avant tout un homme de théâtre où, selon lui, l'art du comédien trouve le cadre privilégié de son épanouissement : la scène. Et c'est pourquoi il achète une salle, les Bouffes Parisiens, dont la gestion et la programmation vont requérir, à partir de 1988, l'essentiel de son temps, de son énergie et de son talent, en le tenant provisoirement éloigné du cinéma. Il y monte pièce après pièce, succès après succès, tout à la joie de ménager, pour ses camarades et lui-même, ce " rendez-vous d'amour quotidien avec le public " qu'est une représentation théâtrale.
Alice Sapritch, qu'il a dirigé (LE BON PETIT DIABLE) dit de Jean-Claude Brialy: " Il n'est jamais négatif", " Diriger un acteur", c'est aussi un mot un peu galvaudé, on ne dirige pas un acteur, " diriger " ça ne veut rien dire. On le met en confiance, l'acteur propose et le metteur en scène prend le meilleur de l'acteur. Je crois que c'est ça, diriger un acteur.
C'est au moment où se raréfient ses apparitions à l'écran que Brialy reçoit le César du meilleur acteur dans un second rôle, celui de Klotz, le chef d'orchestre alcoolique et homosexuel dans LES INNOCENTS, le plus complexe et le plus douloureux de tous ceux qu'il a interprétés dans les années 80.
On avait pu croire que son registre privilégié était celui de la fantaisie et de la dérision : le coiffeur efféminé de LA NUIT DE VARENNES, le flic travesti de LEVY ET GOLIATH ou le banquier véreux de RIPOUX CONTRE RIPOUX en sont les plus réjouissantes manifestations. Mais il sait aussi susciter le trouble et la pitié - dans SARAH, GRAND-GUIGNOL et INSPECTEUR LAVARDIN, où la fragilité, la solitude de ses personnages sont perceptibles derrière la façade de la mégalomanie - voire le mépris ou le dégoût - en collaborateur inquiétant (STELLA), en avocat retors (CAP CANAILLE), en policier corrompu (LA CRIME) ou en trafiquant raciste (S'EN FOUT LA MORT) - à la manière d'un Jules Berry dont il a le bagout, le toupet la cautèle et l'absence de scrupules. En réalité, le jeune premier désinvolte des débuts à l'écran a peu à peu cédé la place au dandy vieillissant dont le charme n'opère plus toujours...



19/02/2006
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